Samedi 26 avril 2014 : 2ème dim de Pâques A

Publié le 27 Avril 2014

Samedi 26 avril 2014 :  2ème dim de Pâques A

Le jour où l’Église canonise deux grandes figures du XXème siècle, les papes Jean XXIII et Jean-Paul II, le livre des Actes des Apôtres nous ramène 2000 ans en arrière, aux « premiers jours de l’Église ». Aux jours somme toute apparemment idyllique : « Les frères étaient fidèles à écouter l’enseignement des Apôtres et à vivre en communion fraternelle, à rompre le pain et à participer aux prières... Tous ceux qui étaient devenus croyants vivaient ensemble, et ils mettaient tout en commun », nous racontent les témoins. Une Église marquée par la joie et la simplicité des commencements. Mais l’Évangile nous ramène en-avant de ces premiers jours : « le soir du premier jour de la semaine ». Et la situation est bien différente : les apôtres sont réunis. Ils ne sont en réalité plus que 10 : Judas s'est pendu, et Thomas n'est pas là. Jésus est mort. Ils ont « verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. » La mort, la peur, l'enfermement rôdent. On les imagine remplis de chagrin et d'incompréhension, ressassant les derniers événements, Pierre se morfondant de remord suite à son triple reniement...

            « Jésus vient au milieu d'eux. » Sa première parole est parole de paix. Sa présence est réconfortante. « Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur », nous dit-on. Et le don de son Esprit va libérer les disciples de cette peur. La reconnaissance de la présence du Ressuscité au milieu d'eux et avec eux pour toujours va libérer toutes les potentialités de cette toute petite communauté. C'est à ça qu'a voulu s'attacher l'auteur de l'Evangile : raconter les signes « afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le fils de Dieu, et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom. » Une vie qui se joue de la mort et des peurs, une vie qui n'a pas de fin parce qu'elle s'inscrit dans la confiance en Celui qui peut tout dans l'amour du Père.

            Le passage de la situation du «soir du  premier jour de la semaine » aux « premiers jours de l’Église », de la peur et de la crainte à la joie et à la simplicité du partage, est sans cesse à recevoir et à renouveler. N'est-ce pas ce qu'a voulu faire vivre à toute l’Église son pasteur, le nouveau pape Jean XXIII, dès son élection ? « Il arrive souvent que dans l'exercice quotidien de Notre ministère apostolique Nos oreilles soient offensées en apprenant ce que disent certains qui, bien qu'enflammés de zèle religieux, manquent de justesse de jugement et de pondération dans leur façon de voir les choses. Dans la situation actuelle de la société, ils ne voient que ruines et calamités ; ils ont coutume de dire que notre époque a profondément empiré par rapport aux siècles passés ; ils se conduisent comme si l'histoire, qui est maîtresse de vie, n'avait rien à leur apprendre et comme si du temps des Conciles d'autrefois tout était parfait en ce qui concerne la doctrine chrétienne, les mœurs et la juste liberté de l'Église. Il Nous semble nécessaire de dire Notre complet désaccord avec ces prophètes de malheur, qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le monde était près de sa fin. Dans le cours actuel des événements, alors que la société humaine semble à un tournant, il vaut mieux reconnaître les desseins mystérieux de la Providence divine qui, à travers la succession des temps et les travaux des hommes, la plupart du temps contre toute attente, atteignent leur fin et disposent tout avec sagesse pour le bien de l'Église, même les événements contraires. […] Le précieux trésor (qu'est la doctrine catholique) nous ne devons pas seulement le garder comme si nous n'étions préoccupés que du passé, mais nous devons nous mettre joyeusement, sans crainte, au travail qu'exige notre époque, en poursuivant la route sur laquelle l'Église marche depuis près de vingt siècles », disait le pape dans son discours d'ouverture du concile le 11 octobre 1962. Quelle actualité ! Combien notre Église et nos communautés chrétiennes ont besoin de réentendre ces paroles offertes au Souffle de l'Esprit de Vie ! Jean-Paul II renchérissait avec ses premiers mots archi-connus de pape : « N'ayez pas peur ! », invitant, au fil de son pontificat, à « bâtir une civilisation de l'amour ».

            A chaque époque, et encore aujourd'hui, la tentation est là d'idéaliser le passé, d'avoir peur des évolutions du monde, d'entrer en lutte ou en opposition avec les autres... Les occasions sont nombreuses, il suffit de suivre un peu l'actualité, pour en rester au soir du premier jour.

            Il nous faut alors, sans cesse, laisser le Ressuscité traverser nos murs et nous rejoindre. Adopter ce regard positif qu'on eu les deux pasteurs de l’Église canonisés ce week-end. Entrer dans l'espérance que rien ne peut ébranler le Christ, victorieux de tout mal. Nous laisser toucher par la miséricorde du Père, qui nous a fait renaître pour « un héritage qui ne connaîtra ni destruction, ni souillure, ni vieillissement. » La joie de Pâques est joie véritable !

            « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! », lance Jésus à Thomas ! Une béatitude qui nous rejoint nous aussi, parce qu'elle s'adresse à nous qui n'avons pas vu Jésus, mais qui mettons toute notre confiance en lui.

            Par l'accueil de la miséricorde du Père, par notre confiance en Jésus ressuscité, par la joie de Pâques, par le don de l'Esprit Saint qui nous permet de continuer jour après jour la mission de Jésus à travers le monde, devenons cette Église « des premiers jours », joyeuse de la joie originelle, de la nouvelle naissance, de la liberté de ceux qui savent dans leur existence que Pâques a désormais tout transformé. Ne faisons pas de l'Église et de nos communautés des bastions aux murs infranchissables, mais des oasis sans barrière où il fait bon s'arrêter, être accueilli, reconnu, où l'on peut se nourrir, boire et manger... des signes réels de la victoire du Christ en notre monde. Riches de la Parole recréatrice du Ressuscité : « La paix soit avec vous ! »

            Amen.

P. Benoît Lecomte

Samedi 26 avril 2014 :  2ème dim de Pâques A

Livre des Apôtres 2, 42-47

Dans les premiers jours de l"Église, les frères étaient fidèles à écouter l'enseignement des Apôtres et à vivre en communion fraternelle, à rompre le pain et à participer aux prières. La crainte de Dieu était dans tous les cœurs ; beaucoup de prodiges et de signes s'accomplissaient par les Apôtres.
Tous ceux qui étaient devenus croyants vivaient ensemble, et ils mettaient tout en commun ; ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, pour en partager le prix entre tous selon les besoins de chacun.
Chaque jour, d'un seul cœur, ils allaient fidèlement au Temple, ils rompaient le pain dans leurs maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité. Ils louaient Dieu et trouvaient un bon accueil auprès de tout le peuple. Tous les jours, le Seigneur faisait entrer dans la communauté ceux qui étaient appelés au salut.

 

Psaume : 117, 1.4, 13-14, 19.21, 22-23, 24-25

Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Qu'ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !

On m'a poussé, bousculé pour m'abattre ;
mais le Seigneur m'a défendu.
Ma force et mon chant, c'est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.

Ouvrez-moi les portes de justice :
j'entrerai, je rendrai grâce au Seigneur.
Je te rends grâce car tu m'as exaucé :
tu es pour moi le salut.

La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d'angle :
c'est là l'œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.

Voici le jour que fit le Seigneur,
qu'il soit pour nous jour de fête et de joie !
Donne, Seigneur, donne le salut !
Donne, Seigneur, donne la victoire !

 

Première lettre de saint Pierre Apôtre 1P 1, 3-9

Béni soit Dieu, le Père de Jésus Christ notre Seigneur : dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître grâce à la résurrection de Jésus Christ pour une vivante espérance, pour l'héritage qui ne connaîtra ni destruction, ni souillure, ni vieillissement. Cet héritage vous est réservé dans les cieux, à vous que la puissance de Dieu garde par la foi, en vue du salut qui est prêt à se manifester à la fin des temps.
Vous en tressaillez de joie, même s'il faut que vous soyez attristés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d'épreuves ; elles vérifieront la qualité de votre foi qui est bien plus précieuse que l'or (cet or voué pourtant à disparaître, qu'on vérifie par le feu). Tout cela doit donner à Dieu louange, gloire et honneur quand se révélera Jésus Christ, lui que vous aimez sans l'avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore ; et vous tressaillez d'une joie inexprimable qui vous transfigure, car vous allez obtenir votre salut qui est l'aboutissement de votre foi.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 29

C'était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine. Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. Jésus vint, et il était là au milieu d'eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit : « Recevez l'Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. »
Or, l'un des Douze, Thomas (dont le nom signifie : Jumeau) n'était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d'eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant. »
Thomas lui dit alors : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit : « Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d'autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre.
Mais ceux-là y ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom.

 

Rédigé par Paroisse saint Jean Baptiste

Publié dans #Homélies

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