Dimanche 18 novembre : 33ème dimanche TO B

Publié le 19 Novembre 2012

  • Quelques photos de la journée

 

 

 

  • Homélie du P. Benoit Lecomte

intro-18-11-12a.jpgSi dimanche dernier, 11 novembre, notre pays faisait mémoire d'un armistice, la parole de Dieu de ce jour a des goûts de victoire guerrières. C'est en tout cas la tonalité du livre de Daniel : « En ce temps là viendra le salut de ton peuple, de tous ceux dont le nom se trouvera dans le livre de Dieu ». C'est encore l'accent de la lettre aux Hébreux : « Jésus Christ après avoir offert pour les péchés un unique sacrifice, s'est assis pour toujours à la droite du Père. Il attend désormais que ses ennemis soient mis sous ses pieds ». C'est enfin l'annonce de Jésus dans l'évangile : « Alors on verra le Fils de l'homme venir sur les nuées avec grande puissance et grande gloire ». La victoire est annoncée, et elle est nette. Et cette victoire est celle de Jésus, le Christ. Mais qu'a-t-il vaincu ?

 

         Lors des dernières rencontres des conseils paroissiaux, dans nos deux paroisses de Ma Campagne-Puymoyen et de Saint Jean-Baptiste, nous avons fait le même exercice : prendre le temps de partager ce que nous retenions de l'actualité du monde, du pays, de nos quartiers. Et si des éléments positifs, de solidarité et d'entraide sont toujours relevés par certains, la vision générale est bien grise. Sondages manipulant les opinions, absence de perspective d'avenir, politiques à la botte des puissances financières, perte du contrôle des événements dans bien des domaines, augmentation de l'individualisme et isolement des gens... Le ciel est sombre, à en écouter nos conseillés paroissiaux.

         Mais la victoire du Christ éclate en cette humanité là, à en faire tomber tous les repères, à en faire pâlir le soleil et tomber les étoiles. Rien ne résiste à l'éblouissement de la lumière de la victoire de Jésus. Je veux dire par là que nous n'avons certainement pas saisi, et moi le premier, l'extraordinaire et radicale nouveauté du jour de Pâque, de la résurrection de Jésus, de la nouvelle création qu'il inaugure en cet événement là. Nous marchons le nez par terre, en regardant nos pieds, souvent en nous lamentant sur notre sort, sclérosés par nos angoisses. Et nous ne percevons pas qu'une puissance divine, en nous et plus grande que nous, a déjà vaincu nos petitesses, que toutes les logiques du monde ont été transformées, que le Fils de l'Homme a porté notre humanité aux dimensions divines, que nous sommes devenus libres de la liberté des enfants de Dieu. Que notre monde passe, mais que sa Parole ne passe pas et ne passera jamais, parce qu'elle est victorieuse du mensonge, de la détresse, de nos misères, de la trahison, et qu'elle a même traversé la mort.

         Sa Parole est sûre, et nous pouvons nous appuyer sur elle. Car si, faite chair, elle a vaincu le monde, elle ne l'a pas fait pour elle-même ni pour elle seule. « Le Fils de l'homme est proche, à votre porte », rappelle Jésus. Cette porte, c'est ton cœur, c'est ta vie. Et sa victoire est une victoire de paix, d'unité et de communion « de l'extrémité de la terre à l'extrémité du ciel » pour que tout, de l'extrémité de l'homme à l'extrémité de Dieu, soit enfin réuni, réunifié, divinisé. Nous sommes pris, saisis dans cette victoire du Christ. Le tout de nos vies devrait en être transformé. Nos relations, nos engagements, nos sentiments, nos regards et nos paroles, tout entre dans le sillage de cette victoire définitive. Victoire à laquelle nous participons, comme le chantait le psalmiste : « Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ; il est à ma droite : je suis inébranlable . » Non seulement le Christ est victorieux, mais toi aussi tu es victorieux ! Et nous tous, dans le Christ !

         Alors, vivants dans la victoire du Christ, de sa paix et de son unité réellement présentes en nous, plus rien ne devrait nous inquiéter. Le ciel et la terre peuvent passer, nos questions et nos remises en questions, nos urgences, nos doutes, nos difficultés, tout cela devient relatif face au don que le Christ nous fait.

         La victoire du Christ n'est pas violence. Elle est communion du cœur et force de délicatesse, lumière du jour de Pâque , don jusqu'au bout de l'amour.

C'est en toi que se lève ce jour, le jour du Fils de l'homme. A la mesure de cet amour reçu, donné et vécu. Alors on peut trouver le figuier de l'évangile dans ce monde qui nous entoure, mais il est aussi en nous, en toi. Le Christ ne vient pas gagner la bataille avec une armée de l'extérieur de toi-même, il vient en ton cœur lui donner sa paix. Pressens-tu, déjà intérieurement, même de façon infime, l'été poindre ?

 

         Ce qui ne nous empêchera pas, évidemment, de devoir continuer à travailler, à lutter, à nous engager, à persévérer, à aimer toujours davantage avec les exigences que demande l'amour. Si les évêques de France nous invitent à vivre ce dimanche une journée avec le Secours Catholique, c'est pour nous rappeler l'importance de l'engagement à la solidarité, au service et à l'accueil de tous nos frères, au travers de cet organisme ou de tout autre engagé dans la même dynamique. Parce que tant de nos contemporains, ici, à côté ou plus loin, ont tant besoin d'un lien humain qui se concrétisera par un don financier, un accueil inconditionnel, une aide particulière, un coup de main ou une écoute fraternelle. Notre monde est fragile, et nous-mêmes également. Mais c'est bien ce monde là que la victoire du Christ vient transformer, pour le mener et nous mener à notre plein accomplissement. En faire de tous les « oui » de nos vies à l'amour, un immense « oui » prenant en lui toute la création, à jamais vivante de la vie infinie du Père.

         Que l'Esprit de Dieu ouvre nos cœurs à cette victoire. Qu'il nous aide à en vivre réellement dans notre quotidien. Et que le monde puisse reconnaître en nous des figuiers dont les branches deviennent tendres et dont les feuilles se déploient, découvrant par l'unité et la paix de notre vie que l'été est proche, et que le Fils de l'homme est à sa porte.

         Amen.

P. Benoît Lecomte

  • Les textes du jour

Livre de Daniel 12,1-3.
Moi, Daniel, j'ai entendu cette parole de la part du Seigneur : " En ce temps-là se lèvera Michel, le chef des anges, celui qui veille sur ton peuple. Car ce sera un temps de détresse comme il n'y en a jamais eu depuis que les nations existent. Mais en ce temps-là viendra le salut de ton peuple, de tous ceux dont le nom se trouvera dans le livre de Dieu.
Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s'éveilleront : les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles.
Les sages brilleront comme la splendeur du firmament, et ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude resplendiront comme les étoiles dans les siècles des siècles. »

Psaume 16(15),5.8.9-10.11.
Seigneur, mon partage et ma coupe :
de toi dépend mon sort.
Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;
il est à ma droite : je suis inébranlable.

Mon cœur exulte, mon âme est en fête,
ma chair elle-même repose en confiance :
tu ne peux m'abandonner à la mort
ni laisser ton ami voir la corruption.

Tu m'apprends le chemin de la vie :
devant ta face, débordement de joie !
À ta droite, éternité de délices !

Lettre aux Hébreux 10,11-14.18.
Dans l’ancienne Alliance, les prêtres étaient debout dans le Temple pour célébrer une liturgie quotidienne, et pour offrir à plusieurs reprises les mêmes sacrifices, qui n’ont jamais pu enlever les péchés.
Jésus Christ, au contraire, après avoir offert pour les péchés un unique sacrifice, s'est assis pour toujours à la droite de Dieu.
Il attend désormais que ses ennemis soient mis sous ses pieds.
Par son sacrifice unique, il a mené pour toujours à leur perfection ceux qui reçoivent de lui la sainteté.
Or, quand le pardon est accordé, on n'offre plus le sacrifice pour les péchés.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 13,24-32.
Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « En ces temps-là, après une terrible détresse, le soleil s'obscurcira et la lune perdra son éclat.
Les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées.
Alors on verra le Fils de l'homme venir sur les nuées avec grande puissance et grande gloire.
Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, de l'extrémité de la terre à l'extrémité du ciel.
Que la comparaison du figuier vous instruise : Dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l'été est proche.
De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l'homme est proche, à votre porte.
Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n'arrive.
Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.
Quant au jour et à l'heure, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père.

 

 

Rédigé par Paroisse Saint Jean Baptiste Angouleme

Publié dans #Homélies

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