Dimanche 9 septembre 2012 : 23ème dimanche TO B

Publié le 9 Septembre 2012

Dimanche 9 septembre, à la paroisse saint Jean Baptiste d'Angoulême, le caté, l'éveil à la foi, les grands jeunes et les moins jeunes font leur rentrée.

Cette journée s'est déroulée comme un "dimanche autrement" :

  • Tout d'abord un temps du partage sur l'Évangile du jour de saint Marc (7, 31-37) en petits groupes (caté, éveil à la foi, grands jeunes, adultes).
  • Puis la célébration au cours de laquelle chacun a pu faire remonter un élément du partage sur une fleur (caté, grands jeunes et adultes). Les enfants de l'éveil à la foi ont apporté des petits bonhommes faits avec de la pâte à modeler.
  • Puis ce fut le repas partagé où nous avons pu mettre en pratique ce que nous venions de chanter : "Le bonheur d'être ensemble"
  • Quelques photos de la journée

 

 

  • Homélie du P. Benoit Lecomte

       communication_06.jpgSituations personnelles compliquées, familles en vrac, économie en berne, record de chômage, fuite en avant des lois éthiques, guerre de pouvoir chez les politiques, tiraillements au sommet de l’Eglise, fatigue de bien des chrétiens (dont un certain nombre de prêtres et d’évêques) devant la pauvreté des communautés chrétiennes. Ces communautés qui, bien que petites et si peu puissantes, trouvent encore le moyen de se diviser, comme le constatait déjà l’apôtre Jacques, rejetant parfois le pauvre, d’autres fois le trop riche, faisant quelques considérations sur les personnes qui viennent ou ne viennent pas, qui savent ou ne savent pas, qui veulent ou ne veulent pas… mes oreilles trainent et de toute part, j’entend des plaintes, des pleurs et des lamentations. Et ils sont nombreux, les motifs pour lesquels on peut se lamenter ! Dans ce désert, on rêve d’un peu d’eau ! Dans ces terres arides, on se met à chercher quelques torrents, dirait le prophète Isaïe ! Mais ce même Isaïe proclame haut et fort une parole d’encouragement et d’espérance : « Dites aux gens qui s’affolent : ‘Prenez courage, ne craignez pas. Voici votre Dieu : il vient lui-même et va vous sauver’. »


       La façon de sauver l’homme qui s’affole, le Christ en fait une merveilleuse démonstration dans ce passage de l’évangile selon saint Marc. Il va ouvrir les oreilles et la bouche de ce sourd-muet, qui va se mettre à entendre et à parler ! Notre Dieu est un Dieu de vie, mieux, de résurrection. Il est un Dieu qui ne cesse de créer et de faire toute chose nouvelle. Avec lui, le pays torride se change en lac, et la terre de la soif en eaux jaillissantes. Avec lui, ce qui est mort retrouve vie, ce qui n’avait plus d’avenir retrouve espérance, ce qui était rejeté retrouve place.


       Jésus ne fait pas de différence entre les hommes : le voilà en pleine Décapole, au milieu des païens. Et avec ce sourd-muet qu’on lui amène, il va vivre une expérience intime, j’oserai dire : « de pénétration ». Il lui met les doigts dans les oreilles, et lui touche la langue avec de la salive… comme un intime baiser entre Dieu et l’homme, entre le Dieu de vie et ce qui est mort en l’homme. Pour que l’homme vive. Mais le touché ne suffit pas : le Fils, tourné vers le Père, envoie son Esprit et sa parole. Le Dieu Trinité, Dieu tout ouvert de relations, invite cet homme à s’ouvrir pour lui aussi entrer enfin en relation, en communion, avec les autres et avec Dieu. Et la parole vient toucher l’oreille sourde ! Essayez de parler à un sourd, vous verrez vite le résultat ! Mais la parole de Jésus vient réveiller ce qui était endormi, et l’oreille s’ouvre, la langue se délie. L’homme est rendu à son humanité. Magnifique anticipation de l’événement de Pâques que Jésus fait vivre là à cet homme infirme !


       Mais cette rencontre n’aurait pu avoir lieu sans ce qui est désigné par ce petit mot monosyllabique derrière lequel se cache quelque inconnu qui permet que tout soit transformé : « on ». « On lui amène un sourd-muet, et on le prie de poser la main sur lui ». Et je me suis posé cette question : pourquoi ce on amène-t-il le sourd-muet à Jésus ? Est-ce par curiosité, pour voir Jésus opérer un miracle, ou par souci de cet homme malade. Et si l’intention première de ces personnes qui amènent le sourd-muet à Jésus était que cet homme, rejeté, certainement considéré comme pécheur, incapable d’être en relation avec d’autres, puisse enfin retrouver sa stature d’homme ? Et s’ils pensaient que Jésus est capable de redonner plénitude de vie à cet homme malade ?

Ce on anonyme pourrait être nous-mêmes, et le sourd-muet, notre humanité. Mais alors, sommes-nous prêts à amener au Christ tous ceux qui s’affolent, se lamentent, s’attristent, se meurent, avec la confiance en la puissance et en la capacité de Jésus ?

 

       C’est peut-être ce que nous sommes invités à expérimenter ces mois-ci, en communauté et en Eglise.


       En invitant largement à nos rendez-vous : partages d’évangile, préparations des liturgies, caté, prières, formations, tables paroissiales, rendez-vous divers… sans faire de distinction entre les personnes ! mais en croyant que nos rencontres sont non pas des lieux d’épuisement, mais au contraire de ressourcement et d’apaisement ! Des oasis dans le désert. Des lieux où se réhydrater à la source du Christ. Le 23 septembre prochain, notre rassemblement de doyenné ne serait-il pas une occasion d’ouvrir largement nos invitations ?


       Je pense également au parcours Alpha, qui se met en place sur Angoulême et qui débutera le 1eroctobre. Il nous suffit d’inviter pour une soirée à un repas, qui aura pour thème : « Le christianisme : faux, ennuyeux et dépassé ? ». D’inviter, et de venir partager cette soirée avec ceux que l’on aura invités. Occasion, encore une fois, d’amener à Jésus celles et ceux qui ont besoin de paix, de dialogue, et d’une relation plus construite avec ce Dieu de vie. Nous connaissons tous des personnes qui se posent des questions sur la foi, le christianisme, la façon de vivre et les choix à faire, Dieu, la prière, la vie et la mort, la liberté…, et qui ne peuvent pas parler de ces sujets en famille ou au travail. Oserons-nous leur proposer ce rendez-vous, avec amitié et simplicité ? Sans répondre à la place des gens ? Sans faire de distinction entre les personnes ?


       Laissons-nous rejoindre par la tendresse, la présence et la puissance du Christ qui vient ouvrir nos vies à plus grand que nous-mêmes, guérissant nos blessures, illuminant nos ténèbres. Et portons lui celles et ceux que nous rencontrons, qui sont inquiets ou fatigués. Nous sommes les uns pour les autres ce « on » de l’évangile : c’est grâce à chacun que tout homme pourra entendre pour lui-même cette parole de vie, « Effata, ouvre-toi ».

Amen.

P. Benoît Lecomte

 

  • Textes du jour
Livre d'Isaïe 35,4-7a.

Dites aux gens qui s'affolent : « Prenez courage, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c'est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. »
Alors s'ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds.
Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie. L'eau jaillira dans le désert, des torrents dans les terres arides.
Le pays torride se changera en lac, la terre de la soif en eaux jaillissantes. Dans le repaire des chacals, les broussailles deviendront des roseaux et des joncs.

Psaume 146(145),7.8.9ab.10b.
Le Seigneur fait justice aux opprimés ;
aux affamés, il donne le pain ;
le Seigneur délie les enchaînés.

Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles,
le Seigneur redresse les accablés,
le Seigneur aime les justes.

Le Seigneur protège l'étranger.
Il soutient la veuve et l'orphelin,
Le Seigneur est ton Dieu pour toujours.

Lettre de saint Jacques 2,1-5.
Mes frères, ne mêlez pas des considérations de personnes avec la foi en Jésus Christ, notre Seigneur de gloire.
Imaginons que, dans votre assemblée, arrivent en même temps un homme aux vêtements rutilants, portant des bagues en or, et un homme pauvre aux vêtements sales.
Vous vous tournez vers l'homme qui porte des vêtements rutilants et vous lui dites : « Prends ce siège, et installe-toi bien » ; et vous dites au pauvre : « Toi, reste là debout », ou bien : « Assieds-toi par terre à mes pieds ».
Agir ainsi, n'est-ce pas faire des différences entre vous, et juger selon des valeurs fausses ?
Écoutez donc, mes frères bien-aimés ! Dieu, lui, n'a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde ? Il les a faits riches de la foi, il les a faits héritiers du Royaume qu'il a promis à ceux qui l'auront aimé.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 7,31-37.
Jésus quitta la région de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction du lac de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole.
On lui amène un sourd-muet, et on le prie de poser la main sur lui.
Jésus l'emmena à l'écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, prenant de la salive, lui toucha la langue.
Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c'est-à-dire : « Ouvre-toi ! »
Ses oreilles s'ouvrirent ; aussitôt sa langue se délia, et il parlait correctement.
Alors Jésus leur recommanda de n'en rien dire à personne ; mais plus il le leur recommandait, plus ils le proclamaient.
Très vivement frappés, ils disaient : « Tout ce qu'il fait est admirable : il fait entendre les sourds et parler les muets. »

 

 

Rédigé par Paroisse Saint Jean Baptiste Angouleme

Publié dans #Homélies

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